Assurance Invalidité Neuchâtel - Rapport d'activités 2020

OAINE : Monsieur Köstinger, merci d’avoir accepté de témoigner du partenariat entre Facchinetti SA et l’Office AI du canton de Neuchâtel. Une première question : quelle image avez-vous de l’AI ? Pierre-Alain Köstinger : J’ai envie de dire excel- lente ! Elle joue pleinement son rôle depuis de nom- breuses années. Avant, on avait l’impression que l’AI était une assurance qui refusait ou qui acceptait des rentes. Pour nous, la relation s’arrêtait là. Aujourd’hui, elle offre un accompagnement, avec pour objectif de réinsérer les gens dans la vie professionnelle. À l’époque, chaque décision, à part si l’AI acceptait d’attribuer une rente entière, donnait lieu à un re- cours, il y avait souvent un avocat sur le dossier, parce qu’il y avait des rentes partielles ou des refus. Cela allait long. Nos contacts avec l’AI se limitaient au questionnaire qu’on recevait après une année d’absence pour cause de maladie ou d’accident, avec le nomde la personne responsable du dossier et ça s’arrêtait là. C’est l’image que j’ai de l’AI d’il y a vingt ou vingt-cinq ans. Quelles sont les attentes d’une entreprise comme Facchinetti SA à l’égard de l’AI ? J’attends une collaboration étroite dans le traite- ment des cas, que ce soit en raison de maladie ou d’accident. J’attends de la part de l’AI de la réacti- vité, qu’on n’avait pas à l’époque. J’attends aussi de la part du conseiller AI qu’il fasse preuve de respect et d’empathie vis-à-vis de nos collaborateurs. Notre conseiller AI, Martin Baragaño, le fait très bien : je n’ai jamais eu de plainte d’un collaborateur qui me dit qu’il a eu la visite de quelqu’un de l’AI qui mettait en doute sa situation, comme cela pouvait arriver il y a vingt ou vingt-cinq ans. À l’époque, c’était un peu l’inquisition, alors qu’aujourd’hui, il règne un cli- mat de confiance. Je pense que les collaborateurs de l’AI ont aussi fait un grand pas dans leur forma- tion, dans l’approche des dossiers. J’attends de l’AI qu’on trouve des solutions ensemble pour réinsérer nos collaborateurs. Selon vous, quels sont les points forts du par- tenariat entreFacchinetti SAet l’OfficeAI NE? La confiance mutuelle que nous avons avec notre conseiller AI, qui est notre interlocuteur privilégié. Quand on se retrouve autour de la table – on se réunit 3 à 4 fois par année avec l’assurance perte de gain maladie pour discuter des cas –, il est là pour trouver une solution, pour aider l’entreprise à réinsérer le collaborateur, notamment par le biais des indemnités AI. La collaboration entre l’employeur, l’AI et l’APG est souvent le gage d’une meilleure réussite pour les mesures de réinsertion. À votre avis, à quoi cela tient-il ? Je dirais qu’il faut une bonne collaboration avec le principal intéressé, qui est lecollaborateur. Il abesoin d’être rassuré. Moi, je n’accepte pas qu’une assu- rance contacte un collaborateur sans que je lui en ai parlé. C’est important que le collaborateur sente que l’entreprise est à ses côtés. Il faut que la confiance s’installe, malgré toutes les incertitudes qu’un colla- borateur peut ressentir quand il est atteint dans sa santé, parce qu’il broie tout de suite du noir. Il y a d’autres problèmes qui viennent par la suite, liés au psychisme. Nous avons la chance d’avoir instauré cette pratique avec la caisse-maladie et l’AI: on se 10 Au service de l’entreprise Facchinetti SA depuis 43 ans, Pierre-Alain Köstinger est à la tête du département des ressources humaines depuis 32 ans. Cette entreprise phare du canton de Neu- châtel, qui a soufflé ses 100 bougies en 2013, est active dans des secteurs d’activités aussi divers que la construction, le génie civil, l’aménagement urbain ou encore lamarbrerie et la pierre naturelle. Ses 200 collaborateurs et collaboratrices occupent les postes les plus divers et variés, des douze apprentis au directeur général en passant par le maçon et l’ingénieur sécurité. L’enca- drement technique et administratif représente 20% des effectifs. Facchinetti SA collabore de longue date avec l’AI dans les situations d’incapacité de travail pour favoriser un retour au poste ou, le cas échéant, une reconversion professionnelle dans les meilleures conditions possibles. INTERVIEW AVEC PIERRE-ALAIN KÖSTINGER, DRH de Facchinetti SA

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