Assurance Invalidité Neuchâtel - Rapport d'activités 2019
PARCOURS D’UNE PERSONNE ASSURÉE « Jeme sens comme unemiraculée. » Ces mots forts sont ceux de Véronique Hummel, qui a accepté de témoigner de son parcours. Âgée de 43 ans, Madame Hummel travaille comme opé- ratrice en horlogerie depuis plus de six ans dans une grande entreprise de sous-traitance horlogère à la Chaux-de-Fonds lorsqu’elle commence à res- sentir des maux de dos. L’aménagement standard de son établi n’arrange guère la situation, pas plus que la pédale qu’elle doit actionner du pied pour réaliser certaines tâches. Échec de la première opération Dans un premier temps, son médecin généra- liste lui prescrit des analgésiques, pensant que ce n’est pas trop grave et que les douleurs finiront par passer. Pourtant, le temps passe, les douleurs ne cessent d’augmenter pour devenir chroniques et les dérivés de morphine prescrits par un neuro- logue n’ont aucun effet. Mi-mars 2017, les douleurs sont telles queMadame Hummel se retrouve en in- capacité de travail à 100% pendant un mois avant de reprendre le travail à 50%. Pendant un mois, elle serre les dents, passant ses après-midis à res- ter allongée à la maison pour calmer les douleurs, histoire de tenir le coup le matin lorsqu’elle retourne au travail. Mi-mai, ses problèmes de dos s’aggravent à tel point qu’elle se retrouve à nouveau en incapa- cité de travail à 100%. Un examen par ima- gerie par résonance magnét i que ( I RM) permet enfin de poser un premier diagnos- tic : Madame Hummel souffre d’une dégéné- rescence prématurée des disques, mais c’est une hernie dis- cale des lombaires L4 et L5 (ndlr : vers le bas du dos) qui provoque ces lombalgies chroniques. Les infiltrations réalisées sous scanner n’ont aucun effet, bien au contraire : Madame Hummel fait état d’une perte de sensibilité au pied gauche et de douleurs encore plus vives. Elle se fait opérer pour son hernie discale L4-L5 à Berne en juillet 2017. Un long combat contre les douleurs Pendant quelques semaines, tout va bien, la réé- ducation se déroule comme prévu. Puis, les dou- leurs reviennent. Madame Hummel s’accroche tant bien que mal à son travail, qu’elle poursuit à 50%, histoire de garder le contact avec le monde professionnel et de peur de se faire licencier. En septembre 2017, au vu de la situation et de la durée de l’incapacité de travail, le responsable de son dossier à l’assurance perte de gain lui demande de déposer une demande à l’assurance-invali- dité. Dans un premier temps, Madame Hummel refuse net : il n’est pas question pour elle de deve- nir rentière AI. Quelques semaines plus tard, elle se ravise, mue par l’espoir que cela lui permettra peut-être d’avancer et de trouver une solution à ses problèmes de santé. Son conseiller AI lui rend visite au travail en octobre 2017 : après un examen détaillé et différentes prises de vue pour analyser la problématique, il propose un changement de matériel pour qu’elle puisse disposer d’un poste de travail plus ergonomique. Malgré cette première adaptation, Madame Hummel continue à souffrir fortement du dos. « Pas question de devenir rentière AI. » Pour faire avancer l’adaptation du poste de tra- vail, son conseiller AI assure la coordination et le flux d’information entre les ressources humaines, le chargé de la sécurité et de la santé au travail de l’employeur, l’ergonome externe et l’assurée (l’employée). Face aux douleurs persistantes, une dénervation lombaire (ndlr : intervention qui vise à désacti- ver le nerf responsable en appliquant un courant électrique pour le cautériser) est réalisée par un 8
RkJQdWJsaXNoZXIy MTI1MTI3